La scène s’est déroulée mercredi dernier, par une journée grisâtre. J’arrive à l’aéroclub. J’ai la peur au ventre : je vais effectuer un saut en parachute pour la première fois. Un saut en tandem. Je localise mon instructeur, Laurent. L’ambiance est très décontractée : on se tutoie aussitôt. Sam m’explique la marche à suivre une fois en vol, puis c’est le moment de passer mon harnais. Après ça, j’accède à l’appareil : un Pilatus. Ce n’est tout de même pas sur ce truc que je dois embarquer ? Je pénètre tant bien que mal à bord de l’appareil. Le confort est assez sommaire : on s’assied sur le plancher, sur un simple matelas. Une minute plus tard, chute libre nous est partis. Le vol est à lui seul original. Si je suis coutumier des vols sur avions de ligne, mais un vol à bord d’un appareil aussi minuscule se révèle franchement effrayant. La porte de la cabine est par exemple grande ouverte et laisse le vent pénétrer dans l’appareil. La vue sur la terre est renversante.. De temps à autre, il y a des trous d’air et je cherche un truc à quoi m’accrocher. Après 25 minutes de vol, nous atteignons finalement à l’altitude de largage. Florent joint mon harnais au sien. J’ai brusquement un moment d’affolement : j’espère qu’il ne va pas se défaire lors de la chute. Sam me donne des lunettes. Le bandeau est assez serré, mais vu qu’on va tomber à 200 km/h, il serait dangereux de les perdre. Je sens l’affolement m’envahir comme vient le moment fatidique et que je suis face au vide. On se lance enfin. Une fois que nous sommes parvenus à nous stabiliser, je peux enfin admirer la vue : sublime. Quarante précieuses secondes de jouissance. Nous fonçons à une vitesse prodigieuse. Plus rapide qu’une voiture sur l’autoroute ! Le vent, le froid, le vide. Nom de Zeus, je vole. Puis Michael déploie le parachute. Et l’expérience prend un nouveau visage. La paix qui prédomine en altitude est absolu, d’autant plus impressionnante après la phase de chute. Le décor est beau à pleurer. Je suis au paradis. Puis on regagne l’aérodrome, à quelques mètres à peine du point où j’ai rencontré Enzo. La classe internationale. Regagner le sol est un moment assez troublant : on ne la voit plus de la même façon après l’avoir admirée depuis les airs et avoir flotté dans le vide.

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