Samedi dernier, j’ai expérimenté une promenade en jetski à Monaco, à l’occasion de laquelle j’ai discuté avec un maraîcher. On a du coup beaucoup parlé de cette étonnante résolution de Carrefour de commercialiser des légumes « interdits ». Du coup, j’ai pu avoir un bon aperçu de la situation.
Premier point, l’enseigne ne se met pas hors-la-loi en agissant ainsi : elle est autorisée à monnayer ces légumes. Si l’on en parle autant, c’est que ces légumes découlent de graines locales qui ne sont pas homologuées. Ils peuvent par conséquent être distribués, mais les semences elles-mêmes ne peuvent être vendues. Il existe en effet dans notre beau pays un catalogue national qui classifie les variétés qu’on peut commercialiser : si l’on souhaite y insérer une autre entrée, il faut régler entre 1000 et 10000 euros ! Les industriels sont généralement les seuls à pouvoir payer.
Ce système entrave évidemment la diffusion de ces graines. Il y a ainsi plus de 2 millions de légumes dont les semences ne survivront pas ! Et 3/4 des semences comestibles ont déjà disparu…
De même, les petits producteurs ont peu de chances de répondre aux standards prescrits par ce système. On les oblige en effet à soumettre des légumes très standardisés. Ce catalogue est, en l’état actuel des choses, destiné aux seules grandes industries et non aux petits producteurs.
La collaboration de Carrefour avec les petits producteurs est pour une part un coup de pub à moindre frais, mais c’est au-delà de ça un investissemement stratégique pour la marque. C’est en effet une excellente façon d’étendre sa gamme : les clients aspirent ces dernières années à cuisiner des produits authentiques. A l’évidence, la grande distribution et le petit producteur ne sont pas forcément comme chiens et chats.
Autrement, cette promenade en jetski m’a beaucoup plu. Si vous ne connaissez pas, vous passez à côté de quelque chose ! Jetez donc un oeil sur ce site, si vous voulez voir à quoi ça ressemble. A lire sur le site de cette expérience de randonnée de jetski à Monaco.